• Riley Miller { UC -

Petite fille, Riley était déjà une grande rêveuse... Bercée par les histoires de guerriers, et de loups-garous aux dents acérées de son père, elle s'imaginait chaque jour des histoires plus incroyables les unes que les autres ; tout en sachant que celles-ci ne deviendraient jamais réalité... Pourtant, elle aurait tant aimé constater que ces légendes s'étaient formées sur des faits réels... Tout semblait si vrai dans son imagination ; et son père lui répétant qu'il n'oserait jamais lui mentir, elle se plaisait parfois à penser que ces loups et ces "buveurs de sang" existaient, quelque part dans Forks... Mais à cela s'opposaient les moqueries de ses camarades de classe, qui eux ne croyaient pas à ce genre d'histoires. A sept ans, elle était déjà mise à l'écart des autres élèves, sans bonne raison apparente... Petite fille mignonne et disciplinée, elle était, comme elle est aujourd'hui, la gentillesse incarnée. Déjà plutôt studieuse, si on peut employé ce terme pour une enfant de sept ans, elle était bien aimée des professeurs, et des élèves... jusqu'à ce qu'elle parle, un jour, de ces légendes, et de ce qu'elle en pensait, à une fille qu'elle considérait comme sa " meilleure coupine " [dixit Riley]. Celle-ci, trouvant ces histoires ridicules, et les gens qui les transmettaient de génération en génération encore plus ridicules, s'était empressée d'en parler à toute l'école ; et depuis, la petite Riley était la proie de moqueries... Au début, elle avait essayé de se "rattraper", en essayant de convaincre les autres qu'elle avait dit ça pour rire, que ce n'était pas vrai ; mais voyant que ça ne cessait pas, elle s'était elle-même mise à l'écart.
Un mois passa... loin des autres, elle était peut-être seule, mais ainsi personne ne pouvait lui rire au nez ! Et un jour, alors qu'elle dessinait un loup, ou du moins ce qu'elle voyait comme un loup, durant une récréation, elle entendit la porte de la salle de classe s'ouvrir ; et vit entrer un petit garçon, qui, depuis qu'elle l'avait vu, était devenu son amoureux. Mais elle n'avait jamais osé venir lui parler... C'était l'occasion ou jamais ! Prenant son courage à deux mains, elle demanda :

Tout en posant sa question, elle avait brandit une feuille, un large sourire lui fendant le visage. Elle obtint pour toute réponse un long éclat de rire, qui lui sembla ne jamais se finir... Puis le garçon sortit, la laissant seule, entre déception et honte... Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas la récréation passée ; c'est les rires de ces "camarades" entrant dans la classe qui la ramena à la dure réalité... Sans un mot, elle entreprit de finir son dessin, qui se fit plus sombre que ce qu'elle n'avait prévu... Fixant le loup, ou du moins ce qu'elle considérait comme tel, au centre de sa feuille sur un fond noir, que seule une lune blanche venait contraster, elle attendait avec impatience que sonne la fin de la journée, pressée comme jamais de retrouver son père, qui avait ce don de lui faire oublier ses tracas... Et lorsqu'enfin retentit la sonnerie, elle s'empressa de sortir de la salle, afin d'attraper son petit manteau rose bonbon, parfaitement assorti à ses petites bottes en plastique, dans lequel étaient rentrés les bas de son jean, roses également. Puis elle mit son petit cartable bleu sur son dos, avant de courir dehors, où, comme chaque soir, personne ne l'attendait. Tout les autres enfants retrouvaient leurs parents au portail, et rentraient chez eux avec eux, en se racontant mutuellement leurs journées... mais la petite brune n'avait pas cette chance. Sa mère étant morte il y a un peu plus de deux ans, et son père considérant que traverser la route pour rejoindre la maison, qui se trouvait face à l'école, était une tâche qu'elle pouvait accomplir seule, elle s'était habituée à rejoindre sa petite maison sans personne pour l'accompagner, jalousant les autres enfants qui semblaient heureux, protégés de la pluie qui tombait à grosses gouttes par les parapluies de leurs parents tandis qu'elle, avait oublié de relever sa capuche, ses cheveux ruisselant sur son manteau, légèrement ouvert, qui laissait entrevoir un col de pull bleu et vert mouillé. Ca ne la gênait pas. Rapidement, elle fut rentrée dans le hall de sa maison, mouillant par la même occasion le tapis sur lequel elle était censée s'essuyer les pieds avant d'entrer (chose qu'elle ne faisait jamais...). Et après avoir rapidement déposé ses affaires dans le couloir, elle courut rejoindre son père, qui l'attendait, et lui raconter ses malheurs...
Ce fut une longue soirée, très longue soirée, qu'elle passa principalement à pleurer.