Prelude To Damnation
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 E. } BEAUTIFUL DISASTER

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MessageSujet: E. } BEAUTIFUL DISASTER   E. } BEAUTIFUL DISASTER EmptyLun 22 Déc - 21:40


    E. } BEAUTIFUL DISASTER Jharnett

    All because of you, I believe in angels ;;
    Not the kind with wings, not the kind with halos ;;


    La paix. Le silence. C'était tellement rare et surtout impossible pour Emery d'y avoir droit... La jeune fille était ce jour-là d'une humeur particulièrement massacrante. De un, le fait qu'elle se soit réveillée sur son canapé, dans le salon/salle à manger de son appartement commençait mal sa journée, puisque son appartement pouvait être considéré comme un taudis sans nom. Elle n'aimait absolument pas ce minuscule appartement sentant le renfermé et l'humidité, mais ses maigres moyens ne lui avaient pas permis mieux. Évidemment, elle n'avait pas eu assez d'argent pour des meubles, alors Emery s'était contentée de ceux que les anciens propriétaires avaient laissé là: une minuscule table dont le vernis n'était plus qu'un lointain souvenir, une chaise branlante, un vieux toaster et un canapé dont l'odeur était douteuse. Emery ne trouvait pas sa situation si déplorable que cela, pourtant: au moins, l'eau de la douche était propre, à sa grande surprise, et le grille-pain fonctionnait. La jeune fille était normalement plutôt optimiste, mais ce matin-là, rien n'allait plus. Elle n'avait pas réussi à dormir de la nuit, les plombs avaient sauté alors adieu les toast, et prétendre que son humeur était terrible aurait été un doux euphémisme. Massacrante. Elle qui était normalement pâle comme la neige avait un air maladif et encore plus fragile que d'habitude, et elle avait tenté sans succès de dissimuler les ombres mauves sous ses yeux lui donnant l'air de guérir de deux yeux au beurre noir. Cette journée commençait décidément très bien pour Emery... Elle regrettait soudainement le petit appartement dans lequel elle avait été élevée par sa mère, dans le ghetto de Londres... Sa mère qui était morte d'une overdose il y avait à peine dix jours... La jeune fille était venue dans ce petit parc en retrait de Forks Avenue, qu'elle avait découvert hier. Elle avait marché, comme toujours, ne possédant pas de moyen de transport autre et son argent gagné servant surtout à payer la nourriture et le loyer de son fameux taudis/appartement. L'endroit était plutôt délabré, il fallait l'admettre. Les chaînes rouillées des balançoires produsaient un grincement à donner froid dans le dos tandis qu'elles se balançaient doucement sous l'impulsion du vent, et les rares jeux, vestiges d'enfances aujourd'hui révolues, étaient là, dépouillés, à la casse, abandonnés comme une chaussette dont on ne parvenait pas à trouver le double. Ce parc, probablement une tache aux yeux des autres habitants de Forks, avait mis Emery dans une étrange léthargie alors qu'elle s'avançait parmi les jeux comme dans un rêve. Aucun bruit, aucun son, seul le souffle du vent ainsi que le grincement des balançoires. La déchéance, l'abandon, l'oubli... Emery s'avançait, effleurant du bouts de ses longs doigts pâles les surfaces métalliques et plastiques des jeux, et soupira. Il y avait chez les humains une telle volonté de bâtir... Ils construisaient toujours plus haut, toujours plus grand, et à leurs yeux, leurs constructions énormes et puissantes, joyaux d'architecture, ne s'effondreraient jamais. Il y avait un féroce désir d'éternité dans tout ce qu'ils faisaient, 26et Emery trouvait cela plutôt triste. Car tout ce que les hommes construisaient était issu de la Terre. Et tout ce qu'ils construisaient retournerait à la Terre. La pâle Anglaise leva les yeux vers le ciel, et se dit avec un petit sourire d'ironie qu'il allait très bien avec son humeur à présent mélancholique: il était gris bleuté. Elle devait avoir l'air bien étrange, à effleurer ainsi des jeux fichus et oubliés dans un parc abandonné de tous. Remarquant la souche d'un arbre abattu, elle se laissa tomber par terre et appuya son dos sur le tronc avant de sortir son mp3 dont elle mit les écouteurs dans ses oreilles. Elle hésita tout de même un peu. Le silence était si rare, pour elle! En effet, elle ne pouvait pas se permette de payer les médicaments qui traitaient son mal, la bipolarité. Ce qui faisait que souvent, elle entendait des voix. Une, particulièrement, la hantait souvent: celle de son subconscient ''affectueusement'' rebaptisé Josh. Tiens, tiens, comme si elle ne s'y attendait pas... mais bien sûr qu'il allait encore trouver le moyen de l'emmerder... Elle entendait sa voix qui commençait à parler, et, ne pouvant pas le supporter, elle mit en marche son mp3 au maximum, la chanson The Good Left Undone, de Rise Against

    In fields where nothing grew but weeds ;;
    I found a flower at my feet, bending there in my direction ;;
    I wrapped a hand around its stem ;;
    I pulled until the roots gave in, fouding what I'd been missing ;;

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MessageSujet: Re: E. } BEAUTIFUL DISASTER   E. } BEAUTIFUL DISASTER EmptyLun 22 Déc - 23:47




I CAN SEE A ANGEL IN YOUR EYES
_________ AM I DISTURBED ?



Voilà des jours que le train de sa vie prenait un tournant assez monotone et ennuyant , et voilà des jours également qu’il avait renoncé à toute forme d’activité pouvant égayer un peu plus son existence qui n’avait rien d’une partie de plaisir . Un mot pour définir ce qui composait la vie de cet être qui n’avait pas grand chose d’exceptionnel ? Sans doute le fait qu’il était toujours , dans n’importe quel circonstance , seul . Que ce soit quand il se promenait , ou quand il rentrait chez lui . A vrai dire , il ne s’était jamais vraiment approché des autres et ils restaient toujours , pour lui , comme d’étrange bêtes curieuses . Pour vois faire un résumé assez simple , socialement parlant , sa vie était au point mort . Et durant ces dernières années , il n’avait absolument rien fait pour changer cela . Alors qu’a son âge , on sort , on voyage et on profite de la vie , il regardait la sienne s’écouler avec une morosité maladive . Et pourtant , personne n’était là pour lui dire de sortir , pour lui vanter tout les mérites de connaître une autre personne que sois-même , et le bonheur que l’on ressent quand on met les pieds hors de la maison . Pourquoi ne pas lui expliquer tout ça ? Parce qu’il n’y avait personne pour le faire . Sombre souvenir d’une famille décimée jusqu’au dernier . Vraiment jusqu’au dernier ? C’est vrai , il oubliait qu’il était encore là . Il poussa un soupir . Aujourd’hui , dans quelques instant , il le savait , le réveil qui réglait sa vie allait sonner , et encore une fois , tout allait recommencer .

Et encore une fois , il avait vu juste . Quelques instant après que cette pensée eu traversé son esprit , la sonnerie stridente de son réveil le rappela à la réalité . Il était l’heure pour lui de s’éveiller . Clignant les yeux , il fut à demi-aveuglé par la lumière vive du matin . L’aube était passée depuis bien longtemps , et le soleil était déjà haut dans le ciel . Il s’étonnait lui-même d’avoir dormis autant , mais il n’en fut absolument pas contrarié . Voilà des jours que le sommeil ne l’éteignait plus , et il était heureux de savoir qu’aujourd’hui , il se sentirait beaucoup moins affaiblis et fatigué que les autres jours . Pivotant à moitié sur le côté , il tâtonna ce qui lui servait de table de nuit , en espérant arrêter le hurlement assourdissant de cet engin qui ne lui servait décidément à rien , puisqu’il se réveillait quand même par lui-même . Quelques coup donné dans le vide , suivit d’un bruit sourd et d’un silence de mort qui indiquait qu’une fois de plus , son coup avait été rapide et précis . Il se tourna sur le côté , s’allongeant sur le dos , et respirant un grand coup . Clignant une nouvelle fois des yeux , le décor illustre de sa chambre lui apparut moins flou qu’avant , ses yeux ayant réussi à se faire à la lumière vive qui filtrait au travers des rideau tirés à la va vite . Il s’étira de tout son long , réveillant ses membres engourdit par le sommeil , et prenant une grande bouffée d’air , il bascula sur le côté , et tirant l’édredon agréablement chaud qui le recouvrait , il se leva enfin .

Son visage grimaça légèrement quand ses pieds nu rencontrèrent le sol froid de sa demeure . Illustre demeure bâtie pour être un havre ou il se sentait en paix , il trouvait cet endroit assez froid et repoussant , et pourtant , c’est celui qu’il fréquentait le plus . Un peu comme une prison . Attendez , il était en train de raconter sa vie là , non ? Il eu un sourire qui n’avait rien d’un sourire heureux , mais qui tournait plutôt autours de l’ironie . Ironie . C’était un beau mot pour définir la vie , non ? Ou du moins , la sienne . Il poussa un soupir . Même si il ne sortait jamais , il avait quand même besoin de ses minutes d’humanités chaque matin . Et c’est d’un pas lourd qu’il se dirigea vers une des larges salles de bain . A vrai dire , la seule qu’il utilisait . C’était encore trop insupportable pour lui d’entrer dans une seule des autres salles de bain . Tout les affaires de ses défunts frères et de ses parents , tout était encore là , et personne n’y avait touché . Il passa une main dans ses cheveux en bataille . Essayer de les ordonner plus était une mission tout à fait impossible . Alors autant abandonner tout de suite plutôt que de se lancer dans des défis irréalisables . Il s’accorda un petit plaisir et aspergea son visage d’eau froide et glacée . La sensation de l’eau froide sur son visage fini de le réveiller entièrement . Il adorait faire ce petit rite chaque matins . L’eau froide sur son visage lui remettait les idées au clair avant même qu’il ai eu le temps de penser à quelques chose . C’était de l’anticipation .

Mais malgré cela , sa lucidité n’était pas encore à son maximum , et c’est souvent le matin que sa maladresse se montrait le plus . Comme ce matin , par exemple . En se tournant pour saisir un draps , son bras fit pivoter un petit miroir posé sur le bord de l’évier , et ce qui devait arriver arriva . Le miroir , après avoir oscillé dangereusement , entrepris la longue descente vers sa destruction . Il vint s’écraser juste au pied d’Emrys , se répandant en une multitude d’éclats . Premier réflexe du jeune homme ? Ramasser évidemment tout ces éclats , sous peine d’avoir des surprises le lendemain en se réveillant . Mais hélas , en voulant éviter le problème , il avait inconsciemment provoqué un autre problème . a main vint effleurer un bout plutôt coupant , et la réaction fut évidemment la suivante : la douleur aigüe provoquée par la longue entaille le long de son doigt lui arracha un léger cris rauque . Il regarda pendant quelques secondes le sang s’écouler lentement le long . Un désinfectant ou un pansement , peut-être . Il se frappa le front de sa main libre . Il n’avait plus de pansement . Portant son doigt à ses lèvres , il eu une mimiqué dégoûtée en sentant le goût salé du sang dans sa bouche . Il haïssait le goût du sang , et d’ailleurs , il haïssait le sang tout court . Bref , il n’avait plus qu’une chose à faire maintenant . S’en aller en ville chercher ce qui lui manquait pour ne pas qu’on l’ampute du doigt , ou même de la main .


Il jeta donc sur ses épaules sa veste noir , et il enroula autour de son cou son écharpe . Le temps n’était pas si froid que cela , mais il se méfiait quand même . L’éclat du soleil au dehors était encore plus aveuglant que celui de son réveil . L’air froid et frai de dehors vint lui chatouiller les narines , et il inspira un grand coup . S’engageant sur la grande avenue , il scrutait attentivement autour de lui . Tout était trop brillant , trop grand , trop compliqué … Tout était tout simplement trop . Il s’arrêta un instant , comptant les pavés sur lesquels il marchait , ignorant que cette occupation était plutôt réservé aux jeunes enfants . Mais qui était en mesure de le lui dire ? A vrai dire , personne . Il s’arrêta un instant sur la devanture d’un des magasin , se permettant d’effleurer du bout des doigts la vitrine derrière laquelle tout des articles s’entassaient . Il ne sortait pas souvent , et revoir tout ceci lui rappelait à quel point il était en retard . Il pencha la tête sur le côté , continuant sa petite marche . Le ciel n’était à présent plus aussi brillant que quand il était sortit de chez lui . Il se couvrait dangereusement . Levant le nez vers le ciel , il ne s’aperçut même pas que ses pas l’avaient menés vers un jardin d’enfant . D’ailleurs , il ne savait même pas qu’on appelait cela un jardin d’enfant . Et il savait encore moins qu’il y en avait un ici . S’avançant au milieu de ce terrain qu’il ne connaissait pas , il eu un léger sourire en reconnaissant quelques objets familier comme une balançoire , par exemple .

Son attention ne resta pas longtemps sur cette balançoire si familière . En effet , il venait à peine de remarquer un détail qui le fit sursauter . Quelqu’un parlait . Après réflection ,quelqu’un chantait . Un bruit sourd et étouffé , un peu comme quand il plaquait son coussin sur son réveil les matins ou il avait un peu plus difficile . Etrange . Il s’avança prudemment . Le bruit venait d’un arbre renversé sur le côté , un peu plus loin . Il pencha la tête sur le côté , haussant un sourcil , s’approchant de cet arbre assez étrange . Quand il fut assez près , il constata avec soulagement qu’il n’était pas fou au point d’entendre des arbres chanter , mais qu’il s’agissait d’une jeune femme et de … d’un drôle d’appareil . C’est cette chose qui faisait ce bruit étouffé , et cette jeune femme semblait plongé dedans . Curieux rituel qu’il observait d’un œil fasciné . Il ne pu s’empêcher de ma contempler d’un œil curieux . Se hissant par dessus la souche , il vint se poser délicatement à côté d’elle . Apparemment , elle n’avait pas encore saisit qu’elle n’était plus toute seule , et le fait qu’il soit arrivé par derrière ne facilitait pas les choses . Son visage était de marbre , statique , tandis qu’il observait d’un regard curieux les deux étranges choses qu’elle avait dans ses oreilles . Le bruit semblait venir de là . Son visage angélique se pencha sur le côté , tandis qu’il était pris d’une envie de vérifier si son hypothèse était juste .

Sa main blessée , mais très légèrement , s’avança vers l’une des oreillettes , et la détachant doucement de l’oreille de la demoiselle , il ne pu s’empêcher de la fixer pendant quelques seconde . Il était maintenant accroupis près de la jeune femme , un genoux posé au sol pour lui permettre un appuis stable tandis qu’il tenant dans sa main cette curieuse chose . Le son venait bel et bien de la . Son regard d’ange se posa d’abord sur cette oreillette étrange , et enfin , car il n’avait pas oublié sa présence , ses deux prunelles se posèrent enfin sur la demoiselle en question .
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MessageSujet: Re: E. } BEAUTIFUL DISASTER   E. } BEAUTIFUL DISASTER EmptyMar 23 Déc - 23:20

    Parfois, il suffit d'un instant pour oublier l'endroit dans lequel on se trouve. Un instant, un soupir, un regard, et la mémoire ainsi que la conscience s'en vont, laissant les gens en paix. Les souvenirs douloureux, la conscience du temps perdu ainsi que les douleurs du passé disparaissaient le temps d'un battement de coeur qui semblait vous faire toucher à une parcelle de ce qu'on appelle l'éternité, l'infini. Emery n'y connaissait rien. Dès qu'elle croyait avoir enfin trouvé un instant de paix, une petite seconde au cours de laquelle son esprit ne lui hurlait pas de reproches, il y avait toujours cette petite voix. Josh. Le fardeau de toute une vie, le châtiment que l'on pourrait réserver aux traitres et aux voyous. Elle le détestait de toute la passion flambante & contenue de son âme. Il était son subconscient, certes. Qui aurait pu deviner qu'un subconscient puisse possiblement être aussi chiant? Toute sa vie durant, pendant ces 18 années, elle avait été habituée à être quelqu'un d'étrange, à part des autres, en marge de la société. Parce qu'elle ne réagissait jamais comme les autres, qu'elle avait des pensées auxquelles nul autre ne pourrait possiblement songer, parce qu'elle fixait les gens avec une intensité incroyable alors qu'en fait, elle ne les voyait pas vraiment. Elle voyait à travers eux. Ces gens qui la regardaient constamment comme si elle était un rebus de la société, comme si elle n'avait sa place nulle part. Cela avait développé en elle une certaine haine des autres. Les autres ne l'aimaient pas, alors elle s'était mise à ne pas aimer les gens non plus. Les émotions qu'elle ressentait n'étaient pas du tout du niveau de compréhension de qui que ce soit, comme si on demandait à une souris de comprendre les besoins d'un chat... impensable. La musique avait toujours été son refuge véritable, la musique qui vous enveloppe, vous ensorcèle, vous emmène ailleurs, loin de ceux qui vous pointent du doigt, qui vous détestent... qui vous font du mal. Alors, pendant une de ses crises, Emery essayait de fracasser tout ce qui était à portée de main. Elle finissait toujours roulée en boule au sol, les tempes entre les mains, essayant par-dessus tout de ne pas entendre ces voix dans sa tête qui lui hurlaient des choses dont elle ne comprenait pas le quart de la moitié du commencement d'une... (=P)

    Sa vie avait toujours été la même: ennui mortel, aucun sentiment d'acceptation de la part des autres mise à part sa mère, rage grandissante en elle justement à cause de cette triste réalité... Emery, c'était un chaudron bouillonant de sentiments refoulés qui explosait de temps à autres, libérant toutes les passions d'une âme meurtrie, de quelqu'un qui sortait largement des normes, qui n'y avait jamais vraiment été tenue. Elle ne s'était jamais sentie acceptée, ni à Londres, ni ici, à Forks. Elle venait tout juste d'arriver, seule. Que lui restait-il? Une poignée de dollars. Voilà ce qu'elle avait. Plus de mère, qui était morte moins de 10 jours avant celui-ci, et elle n'avait jamais eu de père. Jamais eu de père, ce père riche qui aurait pu tirer sa mère ainsi qu'elle-même de la misère. Mais non. Il était parti sans rien dire avant que sa fille naisse. Une fillette qui était loin de connaître les problèmes que lui réserverait plus tard la vie... Si elle l'avait su, peut-être aurait-elle mieux fait de se jeter dans la rivière pendant qu'il en était encore temps... Voilà les sombres pensées d'une Emery qui venait de terminer sa phase de manie, celle qui lui permettait d'être heureuse et optimiste même dans les pires situations. Malheureusement, elle commencerait dans les prochains jours sa phase de dépression, celle qui durait bien trop longtemps pour elle... Voilà le lot d'une jeune fille bipolaire. Bien sûr, elle aurait pu prendre des anti-dépresseurs pour contrôler ses phases dépressices. Seulement, les anti-dépresseurs, c'était coûteux, et voilà bien quelque chose qu'Emery n'avait pas: de l'argent. Après tout, elle en était réduite à se contenter d'un espèce de taudis qui lui servait d'appartement, un endroit qui sentait lourdement l'humidité et qui n'était carrément pas meublé... Elle ne s'en plaignait néanmoins pas. Tant qu'elle avait accès à une douche, ça allait... Le vent se levait, lui qui n'était quelques secondes plus tard qu'une légère brise devenait de plus en plus fort, de plus en plus glacial, également. La jeune fille frissonna, ne portant qu'une veste de laine lègère, teinte en noir et qui faisait ressortir sa peau blanche. Il repoussa ses cheveux en arrière, libérant des effluves délicates à l'arôme floral: le shampoing d'Emery.

    Ce parfum délicat frappa probablement de plein fouet le jeune homme qui se tenait derrière elle. Elle ne l'avait pas entendu venir, puisque la musique de son mp3 était plutôt forte, la jeune fille n'ayant pas voulu entendre l'agaçante voix de son subconscient qu'elle avait rebaptisé Josh. Quelle plaie, ce subconscient.. c'était une épine dans son pied, voilà ce que c'était... Il aurait pu se contenter d'être silencieux comme celui des autres, se contenter de l'avertir par sensations, mais non, pas lui... La chanson terminée, Emery eut droit aux paroles enivrantes de la chanson Ten Years Gone - Led Zeppelin. Elle ferma les yeux et leva son visage vers le ciel, frissonant toujours sous le vent glacial de cet après-midi ensoleillé. Soudain, le son s'en alla. Que se passait-il? Son oreille, engourdie par le froid, n'avait pas senti la main légère qui avait retiré l'un de ses écouteurs. Quand elle réalisa qu'elle ne devenait pas folle mais que quelqu'un lui avait enlevé, elle se retourna doucement, lentement. La peur ne faisait pas partie des émotions qu'Emery pouvait ressentir. Elle ressentait plutôt une légère curiosité quant à savoir qui avait bien pu arriver par derrière et lui enlever sa précieuse musique. Il s'agissait d'un jeune homme, habillé comme elle-même de noir et le genou posé au sol. Il était tout près d'elle, si près qu'elle pouvait distinguer ses iris dans son regard sombre. La jeune fille le regardait tandis qu'il contemplait, fasciné, l'écouteur qu'il avait à la main. Il avait terminé par la contempler elle, et elle lui rendit son regard, plongeant ses yeux bleus comme le ciel dans les siens. La fascination. C'était une bien étrange sensation que peu de gens ressentaient vraiment. Emery était habituée à la fascination naturelle que lui inspirait Declan. Cependant, elle savait faire des connections subtiles, et avait depuis longtemps compris que cette fascination pour le jeune homme était une chose commune à tous ceux qui le voyaient. Mais quelque chose lui disait que ce n'était pas le cas de ce jeune homme au visage d'ange. Repoussant une de ses mèches sombres qui s'opposait avec un contraste incroyable à sa peau de neige, Emery se poussa quelque peu, et, un minuscule sourire s'étirant sur ses lèvres minces (bon Dieu! Depuis combien de temps n'avait-elle pas souri...), elle finit par parler, de sa voix claire et très douce.

    EMERY - Bonjour... veux-tu l'essayer? C'est Ten Years Gone de Led Zeppelin, qui joue...

    Did you ever really need somebody ;;
    And really need ’em bad ;;
    Did you ever really want somebody ;;
    The best something you ever had ...
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MessageSujet: Re: E. } BEAUTIFUL DISASTER   E. } BEAUTIFUL DISASTER EmptyMer 24 Déc - 15:11

Son approche était certes peu commune , mais la réaction de cette jeune femme l’était tout autant . Il avait pu remarquer , au court de ces quelques promenades dans la ville , que les personnes étaient très attachée à la distance qu’il existaient entre elle et les autres . Des distances qu’il avait évalué et calculer avec précision . Il avait établis des zones en fonctions des relations que l’on pouvait avoir avec les autres personnes autours de nous . La zone numéro un , qui était destinées au relations plus intimes allait de zéro à soixante centimètres . La zone des relations personnelles allait de soixante centimètres à un mètre vingt . Ensuite , venait la zone des contacts sociaux , qui s’étendait de un mètre vingt à trois mètres . Et pour terminer , la zone publique qui englobait tout ce qui était au delà des trois mètres . Il avait également remarqué une progression , lente , et qu’aucune des personnes ne brûlait des étapes . Peut-être était-il trop calculateur et trop prévoyant , car à l’instant , il avait enfreint tout ce qu’il avait calculé . Il était actuellement entré dans la zone des relations personnelle de cette jeune femme qu’il ne connaissait absolument pas . Et en avançant sa main vers elle , en l’effleurant simplement du bout des doigts , il avait fait tomber la dernière barrière . Conscient du risque qu’il prenait en brisant ainsi toutes les lois . Mais ce qui dépassait sans doute l’imaginable , ce n’était pas son approche , ni son infraction . C’était plutôt la réaction de la jeune femme . Tellement différente de ce qu’il avait imaginé .

Elle n’avait pas bronché , pas ciller . Elle n’avait presque pas bouger , se contentant de le fixer comme il était en train de le faire lui-même . La blancheur de sa peau le laissait sans voix . Blanche comme de la neige , là ou les imperfections ne pouvaient avoir leur place , d’une pâleur qui la rendait presque maladive , mais qui rendait son visage tout à fait différent . Pour contraster cette peau d’une pâleur à couper le souffle , ses cheveux long retombaient en mèche devant son visage . Mèches qu’elle écartaient d’une main , aussi blanche et fines que son visage . Contrairement à la peau légèrement hâlée du jeune homme , à son air élancé , à sa grande carrure et à ses yeux sombres , elle avait l’air tellement opposé . Elle évoquait l’image d’un jeune perce-neige , au milieu du mauvais temps de Forks . Observateur vous dites ? Il avait remarqué que le jeune perce-neige , malgré sa ressemblance parfaite , n’était pas aussi bien taillé pour résister au froid qu’un vrai . En effet , il pouvait imaginer sous sa peau la multitudes de frissons qu’il y avait simplement en la voyant frissonner doucement . Devait-il laisser le jeune perce-neige succomber à a brise froide de Forks , ou bien devait-il enfreindre une nouvelle fois les règles . Les règles ont été inventées pour qu’on les transgressent , vous ne pensez pas ? Une des nombreuses logiques absurdes et dénudées de sens que l’esprit d’Emrys inventait sans même se douter qu’en dehors de lui-même , ces pensées étaient dignes de celle d’un fou .

Son visage entier semblait être un miroir , renvoyant l’expression fascinée que le jeune homme avait . Mais il refusait de croire que la jeune fille était plus dévorée de curiosité que lui . Après tout , il n’avait rien de vraiment spécial pouvant attirer une quelconque envie de fascination . Encore une conviction certaine dictée par son esprit . Son expression , qu’il détaillait depuis un petit moment , semblait entièrement sereine et calme , comme si la peur avait oublié d’intervenir . D’un côté , il préférait cela , car il savait ou la peur pouvait mener , ainsi que ces excès . Au coin de ses lèvres , un sourire s’étira . Comme si elle s’était attendue à ce qu’il fasse cela . Comme si sa venue était quelques chose de tout à fait normale , faisant partie de la routine . Autant dire qu’il fut complètement désarçonné par ce sourire , même si il était minuscule . Une brûlante envie de répondre à ce sourire s’empara de lui , mais son visage restait figé en un masque . Etait-ce l’absence d’émotion dans sa vie qui le forçait à rester ainsi , statique comme une statue ? Même ses lèvres restaient soudés , refusant de s’écarter pour qu’il puisse s’exprimer . Pour qu’il puisse parler . En comparaison , c’était comme si son corps entier était rouillé . Refusant tout mouvement de son esprit sortant de la routine qu’il s’était lui-même imposé . De toute façon , il n’avait pas vraiment besoin de le faire , puisqu’elle le fit à sa place . Elle meubla le silence qui s’était installé en prenant la parole la première .

Etrangement , le timbre et le ton de sa voix le l’étonnèrent pas . Une voix douce et claire . En parfaite harmonie avec son apparence . Elle le salua d’abord , lui rappelant la formule d’usage qu’il avait presque oublié à force de rester dans son habitation . Elle lui proposait même d’écoute sa musique avec elle . Un geste de partage qu’il accueillit . Led Zepplin . Il connaissait ce nom , mais même si ses lèvres soudées refusaient de parler , ce détail n’aurait sans doute pas intéressé la jeune femme . Se décalant sur la droite , il se plaça dans la même position qu’elle , appuyé contre la souche d’arbre . En posant sa main dessus , il remarqua à quel point elle était humide , ce qui n’était pas un miracle en sachant que l’on se trouvait à Forks . Et imitant la manière dont elle l’avait mis dans son autre oreille , il plaça la légère oreillette dans sa propre oreille , appuyant sa tête . En respirant un grand coup , l’air froid et frais , il identifia une nouvelle odeur . Un parfum doux et délicat de fleur . C’était agréable . Cette odeur était sans doute celle de la jeune femme , qu’il s’était entêté à comparer avec un perce-neige , sans raison pourtant apparente . Elle était d’une sympathie agréable , et elle lui apportait une certaine chaleur . Comme l’huile qui fait décoincer la porte , si vous voulez . Reste maintenant à savoir si la mécanique de Emrys n’était pas trop rouillée , et était encore capable de se remettre en marche .

Sa main , posée sur ses genoux , attirait l’attention d’Emrys . Blanche , lisse , à l’image de son visage , elle semblait tout aussi fragile et pâle que sa figure . Aussi froide que le temps au dehors . C’était un contraste presque aussi frappant que celui qu’il existait entre sa peau et ses cheveux . Deux opposés exactes . Ce qu’il lisait dans son visage , et ce que son corps laissait voir . Dans ce cas-ci , il voyait son attitude comme une attitude chaleureuse , mais son corps avait l’air si froid … Il avança doucement sa main , comme il l’avait déjà fait pour lui retirer l’oreillette de l’oreille , tandis qu’il enfreignait une nouvelle fois le code des distance , se demandant si ce code existait chez le perce-neige . Il pencha la tête sur le côté , et emprisonna le poignet fin et fragile de la jeune fille dans sa main . Sa main qui était brûlante , ou le poignet de la jeune fille qui était glacé . Ou peut-être les deux , tiens . En tout cas , il sentit le froid qui l’envahissait . Est-ce qu’elle se rendait compte du pourcentage de chance qu’elle avait d’attraper un rhume en sortant aussi peut couverte . Avait-elle sentit à quel point elle était glacée ? Ou bien se devait-il de lui préciser . Après tout , elle avait été si aimable avec lui , simplement en ne partant pas en courant suite à son entrée assez originale , et maintenant , c’était à lui d’effectuer sa bonne action de la journée . Même si il ignorait tout à fait ce qu’était une bonne action . Disons que la solution de faire quelques chose de bien s’imposa à lui sans même qu’il sache ce qu’est une bonne action .

Se détachant doucement du mur , il déboutonna doucement la veste sombre qu’il portait sur son dos , la tendant dans un geste assez maladroit à cette jeune femme . A vrai dire , il ne comprenait pas la raison qui avait poussé celle-ci à être si aimable avec lui , et il comprenait encore moins cet élan de bonté qui s’emparait de lui . Avait-elle compris qu’il n’était pas en train de se dévêtir pour le fun , mais plutôt pour lui éviter de congeler définitivement sur place ? Peut-être qu’en fait , le meilleur moyen pour se faire comprendre , ce n’était pas seulement les gestes , mais aussi la parole . Une bonne raison de sortir de son mutisme ? Sans doute . Il déposa sa veste sans doute beaucoup trop large pour elle sur ses genoux . Etrange contraste entre son action aimable et son visage statique . Il se racla la gorge , doucement , s’apprêtant à remettre en marche un mécanisme qui n’avait pas fonctionné depuis longtemps , fort longtemps . Ses lèvres soudées s’entrouvrirent , et son mutisme s’évapora . Même si sa voix ressemblait plus à un murmure qu’à autre chose . Son regard , rivé sur le sol , s’interdisait de regarder l’expression de la jeune femme autour , sous peine de se lancer à nouveau dans une analyse des sentiments pouvant traverser son visage . Analyse dont il se serait très volontiers passé pour le moment .


    « Tu vas avoir froid , finit-il par dire d'une voix grave et légèrement enrouée . »



Ni plus , ni moins , il enfourna son oreillette dans son oreille , s’interdisant tout nouveau mot . De toute façon , il n’était pas vraiment le champion de la conversation . En espérant que cela ne la dérange pas , et qu’elle accepte au moins sa première bonne action . Un peu comme un gamin qui offre son premier cadeaux , ou qui exhibe fièrement sa première blessure , ou tout un tas d’autre exemple . Osez refuser cela à un petit enfant , vous lui briserez le cœur . Même si Emrys n’avait rien d’un petit enfant , son âme ressemblait sans doute plus à celle d’un jeune enfant que celle d’un jeune adulte .
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MessageSujet: Re: E. } BEAUTIFUL DISASTER   E. } BEAUTIFUL DISASTER EmptyVen 2 Jan - 22:59

    Parfois, il semble que l'impossible ne semble plus tellement l'être, qu'il perde de son sens, de sa valeur. Car quand on y songeait, les gens forgeaient des limittes à ne pas dépasser, des choses à ne pas faire, des paroles à ne pas prononcer. Leur monde était envahi par toutes ces limitations, ces idioties proscrites avec une sévérité sacro-sainte presque digne de la religion. Mais en fait, ils avaient fini par croire à l'impossible en raison du nombre de barricades érigées autour d'eux. Car la vérité est: le bourdon, si on le considère de manière purement aérodynamique, ne devrait pas être capable de voler, cela ne devrait pas être possible. Mais il l'ignore, alors il vole. Il vole, parce qu'il en a envie, parce qu'il ignore qu'il est théoriquement impossible pour lui de voler. Mais quand on vous prouve qu'en pratique, c'est possible, qu'en ditez-vous? Impossible en théorie, possible en pratique. Et qu'est-ce qui délimite donc les deux, qu'est-ce qui permet de mesurer la frontière entre le possible et l'impossible? L'être. L'être décide s'il est possible ou impossible pour lui de voler. C'était impossible? Parfait. Il se dote alors d'outils lui permettant de voler. L'évolution. Emery avait elle aussi des limites de ce genre, plutôt différentes de celles que les autres s'imposaient. On aurait pu s'attendre de la part d'une fille que ses limitations aient un certain rapport avec l'apparence, le régime, le sport, etc... Mais ce n'était nullement le cas. La jeune fille avait grandi en tant que ''bizarroide'' et elle y était habituée. Les gens qui la qualifiaient de bizarre ne s'entendaient jamais vraiment sur le pourquoi du comment, mais ils réalisaient bien rapidement qu'il y avait quelque chose d'anormal chez elle. Elle semblait toujours avoir une longueur d'avance sur tout le monde, ce pourquoi les gens gardaient en général leurs distances lorsqu'ils étaient en contact avec elle. Emery venait de briser les règles. Elle ne touchait jamais personne, et personne n'entrait jamais en contact avec elle. Même accidentellement, personne ne la touchait ni ne l'effleurait, comme prévenus par un message muet de leur subconscient. Les gens ne s'approchaient jamais trop rapidement, et même en étant proches, ils semblaient répugner à la toucher. Mais pas lui. Lui, il avait approché sa main d'elle. Il l'avait effleurée, il l'avait touchée. Elle ne le connaissait pas, et n'avait pas été habituée à recevoir des contacts d'autres gens. Et pourtant, pour la première fois de sa vie, elle avait le sentiment d'être à sa place.

    Et lui-même semblait très étonné. Il la fixait avec une intensité aussi grande que celle présente dans le regard vert de la jeune fille de 18 ans, qui, même si elle ne comprenait pas pourquoi, était coincée dans une fascination diffuse, irréelle. Un regard. Il lui avait suffi d'un regard, et elle avait la sensation que le temps avait suspendu son vol. Elle détaillait son visage, comme si Emery avait la possibilité de pénétrer en lui en observant assez fort. Son front était barré d'un pli profond, comme s'il cherchait lui-même à la comprendre. Il n'y avait pourtant rien de bien fascinant en elle... incompréhensible, oui. Et pourtant, Emery aurait été prête à parier que ce pli si profond était incrusté en permanence dans la peau hâlée du jeune homme. Un pli causé par la souffrance, par la tristesse. Elle s'adonnait à une analyse poussée de celui qui se trouvait devant elle, voyant comme à son habitude plus que ce qu'il ne l'aurait probablement désiré. Mais Emery était ainsi: elle tirait ses propres conclusions, la plupart du temps exactes, portait des jugements précis dont le seul fondement était un infime détail, un soupir. Elle continuait de le fixe, profondément, aremment, le dévorant du regard comme un chien qui tente de ne pas perdre une miette de ce qu'il dévore. Elle ne s'imaginait même pas la tête qu'elle devait avoir, à contempler un visage comme s'il était la plus belle chose qui soit... Et pourtant. Elle le fixait, et s'approchait de son visage sans même en prendre conscience, car même si elle ne le savait pas encore, il avait sur elle une emprise telle que l'irrésistible attraction de la lumière sur le papillon de nuit. Et elle ne pouvait s'empêcher, en le regardant, de le comparer à un fauve. Replié sur lui-même, sur la défensive... Fort, souple, quelque peu sauvage... indécis, même peut-être effrayé, qui sait?

    Tout ce qu'Emery avait vu dans sa vie, c'était la fragilité, fragilité dont elle était probablement l'exemple le plus poignant. Elle avait grandi là où les enfants sont plutôt faibles et délicats, où les parents n'ont pas les moyens ou la capacité de s'occuper convenablement de ceux-ci. Et lui, si grand et large, fort, replié sur lui-même comme un fauve prêt à bondir, il l'intriguait bien davantage qu'elle ne voulait l'admettre. Elle ne l'admettrait probablement pas de vive voix, mais tout dans son attitude ainsi que dans son expression indiquait clairement son intérêt, sa curiosité piquée à vif. Il la dévorait du regard, comme si elle était une espèce disparue. Comme une licorne... Elle était habituée à être dévisagée. Elle avait l'habitude des regards en coin, dérobés, lui indiquant clairement qu'elle était inhabituelle. Mais son regard à lui était nettement différent. Inquisiteur, curieux... fasciné. Il semblait presque assoiffé, comme s'il avait besoin de la regarder. Il semblait figé dans le marbre, dans une perpétuelle expression de contemplation. Et pourtant, en le regardant ainsi, Emery était sûre qu'il brûlait d'envie de sourire, de faire quelque chose, mais qu'il n'avait jamais vraiment appris comment. Le fauve restait près d'elle sans rien dire, sans rien faire, continuant de la fixer comme s'il n'avait jamais vu quelqu'un lui ressemblant un tant soit peu. Tandis qu'Emery le contemplait, continuant de le détailler, lui-même lui rappela une image. Elle ne savait pas pourquoi, ni comment elle aurait bien pu faire le lien entre le fauve se tenant devant elle et cette image... Un homme attaché au pilori, incapable de bouger, incapable de s'enfuir...

    Quelque peu amusée, elle le vit fixer sa main, posée sur son genou gauche. Elle avait toujours eu des mains étranges: trop longues et fines pour qu'elles soient vraiment normales, et si longues qu'on aurait dit que le sang oubliait de s'y rendre, rendant ses doigts ainsi que sa paume froids comme la birse glacée qui les entourait dans ce parc perdu au beau milieu de nulle part. Elle frissonait sous la brise, consciente qu'elle devait avoir l'air maladive avec sa peau blanche, trop blanche. Tout en elle était toujours trop. Trop délicate. Trop blanche. Des yeux trop bleus. Une voix trop douce. Étrangeté. C'était ainsi que les autres la définissaient, et c'était également ainsi qu'elle avait fini par de définir elle-même. Il avait avancé doucement sa main, emprisonnant son poignet fragile et minuscule. Chaleur. Était-il possible d'être aussi chaud alors qu'il faisait si froid au dehors? Apparemment, c'était le cas. Elle sentit sa main se réchauffer comme si elle l'avait mise près de braises ardentes. C'était une sensation agréable. Ses yeux, qui avaient quitté le visage du jeune homme enveloppèrent son regard, fixes, pénétrants comme toujours, des yeux qui voyaient plus de choses que ceux des autres, qui lui permettaient de comprendre ce qui échappait aux gens dits ''normaux''. Devrait-elle le remercier de lui accorder cet instant de bien-être, une sensation qu'elle ne connaissait pas très bien? Après tout, il l'avait touchée. Il ne s'était pas écarté, ne l'avait pas regardée comme si elle n'était qu'une ordure... Que faisait-il? Il déboutonnait la veste qu'il portait, et la lui tendit gauchement. Un geste quelque peu maladroit la fit sourire intérieurement, car elle ne souriait pour ainsi dire presque jamais. Elle ne comprenait pas encore. Ah, il avait peur qu'elle ne se transforme en glaçon.. Normal, tout le monde s'inquiétait que sa peau soit toujours aussi froide... Mais c'était normal, pour elle. Elle n'était jamais malade, et plutôt résistante pour quelqu'un d'aussi délicat.

    INCONNU - Tu vas avoir froid.

    Il ne la regardait plus, comme s'il avait peur de croiser son regard. Emery, qui flottait sur un petit nuage de fascination, fut brutalement ramenée à la réalité. Une réalité où les gens la regardaient de travers, s'ils se donnaient réellement la peine de la regarder. Qu'avait-il l'intention de faire? Elle n'avait pas bougé. Et pourtant, son attitude si douce venait de changer. Méfiante. Apeurée. Comme quand on laisse voir une blessure pas entièrement refermée à quelqu'un et que cette personne a la possibilité de la garder douloureuse... Non. Elle se ressaisit. Il n'était pas comme les autres. Elle entendit sa voix, rauque et grave. Douce, pourtant... comme du velours. Le velours si doux et pourtant si lourd à la fois. Elle prit doucement la veste qu'il lui tendait, sentant ses joues rougir sous sa peau de neige, consciente du contraste créé: rouge sang contre blanche neige... Elle voulut dire quelque chose, le remercier. Mais il avait déjà remis l'écouteur dans son oreille, comme s'il ne voulait plus parler. Cela ne la dérangeait pas tellement, mais elle continua quand même de le fixer, fascinée, gardant contre sa main le souvenir de la chaleur de la main du jeune homme. Prise d'une impulsivité soudaine, elle leva un bras, tandis que lui ne lui accordait pas un seul regard, les yeux rivés vers le sol. Et elle effleura légèrement sa main, comme si elle voulait se rappeler ce qu'était la chaleur.

    EMERY - Tes mains sont si chaudes...

    Elle avait parlé doucement comme toujours, son accent britannique comme d'habitude très marqué. Emery continuait de le regarder, attendant qu'il daigne croiser son regard...
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MessageSujet: Re: E. } BEAUTIFUL DISASTER   E. } BEAUTIFUL DISASTER EmptySam 3 Jan - 21:19

Son regard était le reflet de celui de la jeune femme , mais hélas , il n’avait pas vu assez de regard dans sa vie pour faire un quelconque classement . Et celui de la jeune femme , même si il percevait une once de complexité dans ses yeux , restait indéchiffrable pour lui . Des yeux indéchiffrable , des yeux qui en disaient beaucoup , sans que lui-même soit en mesure de comprendre quoi que ce soit . Pour une fois , il aurait souhaité en savoir un peu plus sur l’être humain , et ce qu’il pouvait penser . Ne se doutait même pas qu’il avait enfreint toute les règles du code de conduite , en oubliant tout d’abord de se présenter , de décliner son nom et son prénom , et même de dire le motif de sa visite . Rien de tout cela . Il s’était simplement avancé vers elle . Et à la mesure ou il s’avançait , le vide qui régnait en lui semblait dévoré tout entier par quelques chose d’encore plus grand et plus fort . Il était furieux . Furieux de ne pas pouvoir saisit une once d’émotion qui étaient peinte sur le visage de cette jeune femme . C’était plus difficile qu’il n ‘avait imaginer , et faire refléter la moindre émotion sur son propre visage était encore plus difficile . Est-ce qu’elle pouvait y arriver ? Après tout , elle ressemblait plus à un ange tombé du ciel qu’a une créature humaine . Il n’avait jamais cru en l’existence des anges , même si tous ses frères en portaient les noms . Mais cette fille était assez surnaturelle que pour en être un . Le sens du mot « surnaturel » prenait un nouveau sens dans sa bouche , sans que lui-même en prenne conscience .

D’ailleurs ; sa silhouette n’était pas le seule élément frêle qui s’était offert à sa contemplation : son poignet . Il paraîssait si insignifiant dans l’étau de celui du jeune garçon , et sa peau hâlée contrastait tellement . A croire qu’ils étaient tout les deux à l’opposé l’un de l’autre . Précieux présent offert à sa curiosité , aussi froid que fragile . Froid ? Non , il était absolument glacé , et c’est par une brûlure délicieusement agréable qu’il l’avait remarqué . Le froid de la main de la jeune femme provoquait cette brûlure froide , mais agréable . Comme si on vous plaçait un glaçon dans votre paume . Pendant le bref instant ou il s’était autorisé de réchauffer la main de la demoiselle , il avait vu son regard plonger dans le siens , tellement profondément qu’il avait eu la très nette impression qu’il avait été mis à nu d’un coup , brutalement . Sans même y avoir été préparé . La sensation que partout ou il passait , son regard laissait une trace aussi brûlante que sa main . Comment un petit être si fragile pouvait donner autant de sensation . Et lui qu’on disait si froid , pourquoi était-il si brûlant face à cet ange ? Son regard se détournait de la jeune femme , cherchant le moins possible à croiser son regard . Les raisons ? Elles étaient diverses et variées . Elles tournaient dans la tête du jeune homme , et il refusait de les admettre , c’était clair .

Pourquoi donc ? Parce qu’on lui avait sans cesse répété qu’il était froid . Et en saisissant entre ses doigts la main fragile et blanche de l’inconnue , il avait été horrifié de constater qu’on ne lui avait pas mentit . En effet , cette main était tellement froide , et tellement glacée , qu’il avait à présent peur de la toucher de nouveau . Peur de la geler avec sa froideur . Il ne comprenait pas la chaleur que dégageait son corps , et il pensait très sincèrement être à l’origine du froid qui envahissait le corps de cette jeune femme . Son regard brûlait d’une fièvre qu’il ne comprenait pas , et il aurait aimé le lui demander à elle , qui semblait en souffrir . Penché sur le côté , l’interrogation ne se lisait pourtant pas sur ses traits . Il aurait aimé lui faire comprendre toute la complexité qu’elle représentait pour lui , mais les mots n’étaient guère ses amis , et il ne voulait pas avoir à s’en servir . Un détail l’interpella . Des taches rouges apparurent sur ses joues , venant se perdre dans la blancheur neige de sa peau . C’était absolument … Indéfinissable . Il aurait voulut toucher son visage , sentir sous ses doigts la rougeur apparaîssant sur ses joues , mais sa main ne bougea pas . Conscient qu’il pouvait être la cause de cette rougeur , ou bien que son geste pouvait être la cause de cette rougeur , il s’interrogeait sur une nouvelle question . Et lui ? Est-ce qu’il avait aussi des rougeurs pareilles sur ses joues . Le visage figé du jeune homme , hélas pour lui , ne présentait aucun signe … Dommage pour lui .

Elle ne s’était pas enfuit devant son geste gauche et maladroit , et devant le peu d’humanité dont il faisait preuve . C’était quelques par rassurant pour lui , car ainsi il avait la sensation de réussir un test , ou bien d’être félicité . C’était une sensation agréable , qui allait bien au delà des mots . Un détail le troubla . Il s’efforçait de ne pas la regarder , de peur de la geler , ou même de l’effrayer , mais il ne pu échapper à cette vision qui s’imposa à lui . La main blanche et pale de la demoiselle vint effleurer la sienne , en un geste qui le fit sursauter légèrement . Sa main si fine et fragile , venant se poser presque sur la sienne . C’était un contraste presque aussi frappant que les rougeur qui étaient venu se placer sur les joues de la demoiselle . Tout n’était que confusion en sa présence , et sans même s’en rendre compte , ses yeux se détachèrent du sol , pour porter sur elle un regard avide . Non pas avide de faim , mais avide de compréhension . Comprendre , c’est tout ce qu’il voulait . Ses prunelles sombres plongèrent dans celle de la demoiselle , et il fut complètement ébahit devant le clair de ses yeux . Fascinante . C’est le seul mot qu’il pouvait tirer de ce qu’il voyait . Tout était si fascinant chez cette jeune personne , qu’elle en devenait encore plus intrigante . Et comme si il n’était pas assez confus , la douce voix de la jeune femme vint caresser ses oreilles . Fine , fragile , comme sa personne .

Elle trouvait que ses mains étaient chaude . Sa bouche se tordit en quelques chose qui se ovulait être un sourire , mais qui ne ressemblait pas du tout à un . On aurait plutôt dit un semblant de grimace forcé . Froid .C ‘est comme cela que son frère aîné l’avait toujours décrit , et pourtant , ses mains étaient brûlantes . D’ailleurs , était-ce seulement ses mains ? Il n’en avait aucune idée . Et puis , il ne savait même pas si le fait d’être brûlant , et de dégager une chaleur humaine était quelques chose de bien , ou au contraire , si c’était la pire insulte qu’il puisse exister . C’était confus , beaucoup plus qu’il ne l’imaginait . Sa silhouette marqua un mouvement d ‘hésitation . Elle n’avait plus besoin d’une quelconque chaleur , puisqu’il venait de lui passer sa veste , et qu’elle ne frissonnerait plus désormais … Mais il y avait quand même un détail qui le laissait perplexe . Il ouvrit ses mains , tournant ses paumes vers lui , contemplant les lignes de sa mains , cherchant une réponse qu’il ne trouvait pas . Allait-il encore tenter de parler ? Sa voix douce et grave , aussi calme qu’un chuchotement retentit .


    Est-ce bien , hésita-il un instant , Est-ce bien , ou est-ce mal ?



Parlait-il du fait d’avoir les mains froides , ou même chaudes , ou bien de sa curiosité réveillée par quelques chose d’aussi banale qu’un rougissement . Un enfant . Emrys n’était qu’un enfant , curieux et attiré par tout ce qu’il ne connaissait pas . Disons que la question qu’il abordait aurait pu convenir pour les deux . Dans un geste hésitant , car tout ce qui relevait du contact physique ou de la parole était une hésitation permanente pour lui , il avança sa main , mais cette fois-ci , vers le visage de la jeune femme , qu’il effleura lui aussi , comme pour lui rendre ce contact qu’elle lui avait donné . Sa joue , effleurée par le bout du doigt du jeune homme était froide . Glacée . Comme le reste de son corps . Deux extrêmes . Il y eu un bref moment de confusion , et pour la première fois depuis longtemps , la confusion elle-même se peignit sur son visage . Confus d’être si différent de ce qui l’attirait . Sa main ne toucha pas longtemps ce visage de porcelaine . Assez longtemps que pour qu’il prenne la décision de ne plus la toucher ou même l’effleurer . De peur qu’elle ne gèle . « Si les gens restent trop longtemps avec toi , ils gèleront , Emrys . Surtout si tu es si froid avec eux » . Phrase métaphorique utilisée par le frère aîné du garçon , mais qu’il n’avait pas saisit au sens métaphorique . Les gens gèlent autours de lui , et Emrys en était persuadé .
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